Chronique Terrienne n° 279 Un GPS moto* te permet, entre autres, d’anticiper tes trajectoires en roulant, mais aussi de prendre des routes de traverse, voire des parcours sinueux. C’est le test grandeur nature que je viens de faire sur 2000 km de traversée de notre beau pays par l’Auvergne (et notamment le Cantal).

Je suis passé par des routes secondaires, des contrées faites de paysages fabuleux, de belles campagnes, de profondes forêts, de petits chemins et de hameaux perdus. J’ai d’ailleurs monté à l’avant de ma moto des “aérosiffleurs” censés avertir de mon passage la faune sauvage, qui peut être très dangereuse pour le motard.** En effet les ultrasons, inaudibles pour nous humains, permettent d’éloigner les animaux de la route. (J’ai discuté il y a quelques années avec un motard qui avait pris une biche sur son réservoir en pleine forêt ; il revenait de loin…)***

Propice au dépaysement, tant ces endroits sont souvent différents à quelques km les uns des autres, la moto appelle aussi à une forme de méditation. Gratitude de traverser ces paradis sur terre, enjouement d’un pilotage fluide, allégresse pour ces sensations uniques dans les lacets…

Mais l’honnêteté m’oblige à évoquer également les désagréments auxquels le motard est soumis lors de tels périples.

Parlons météo tout d’abord. L’averse de pluie ou l’orage de fin de journée sont redoutés. Le jour du départ, mes copains et moi devions nous prendre un rideau d’eau dense 10 minutes durant, histoire de bien nous humidifier pour les 350 km restants. L’adhérence est alors moindre et la question est donc de piloter avec beaucoup de prudence, comme lorsque des gravillons se présentent sur notre route.

Disons ensuite que les chocs thermiques auxquels nous sommes soumis la journée durant, sont parfois délicats à gérer. Vous partez à 7h00 d’une ville où il fait 22 degrés, il fait déjà chaud sous les équipements de sécurité (veste moto et airbag not.), puis 15 minutes plus loin, vous êtes en plein bois et votre ressenti est de 15 degrés. Vous progressez soudain en montagne, la température est maintenant de 12 degrés, il fait vraiment frais (ressenti 8 degrés). Ces changements sont aussi fatigants et il faut anticiper les pauses et les modifications de tenues…

Evoquons enfin, qu’à voir le pare-brise et tout l’avant de ma moto après 500 km de petites routes, on ne peut que constater que nous sommes soumis à moultes rencontres. J’ai eu par deux fois la sensation de recevoir un petit plomb de chasse sur la lèvre supérieure gauche puis sur mon masque solaire lors de ma semaine de trip. Ces impacts sont bruyants et toujours surprenants. Ils nous rappellent que nous devons tenir notre bouche fermée et bien protéger nos yeux. Le pire étant quand même, pour moi, la guêpe qui entre dans le casque. En montant à Puy Mary, la route est étroite, les voitures ne tiennent pas bien leur droite, quand une bestiole rentre soudain dans mon casque (je roule la visière ouverte la plupart du temps, bien sûr). Je tente de ne pas sur-réagir et donne la priorité à ma conduite, car elle est délicate à ce moment-là. Dès lors que la route s’ouvre, j’ouvre (également) la partie avant de mon casque modulaire. Figurez-vous que la guêpe ne s’envole pas pour autant. Je la retrouve juste devant ma bouche lorsqu’une minute plus tard je referme mon casque… Une fois précédente, j’ai dû m’arrêter en urgence (en duo) pour quitter mon casque, la bestiole gazouillant dans mes cheveux.

Bref, le road trip moto est un peu aventureux et physique vous l’aurez compris. Mais quel pied ! A plusieurs, en duo ou bien en solo, chaque voyage a son charme. Le prétexte de passer visiter des amis sur l’itinéraire, de faire étape dans un Relais motard accueillant dans un lieux sympa, de discuter lors d’une pause avec un “confrère” en lui offrant un café. A oui j’oubliais un truc, entre motards nous, on se salue.**** JMP

* Le GPS est installé à bonne hauteur dans la bulle (le pare-brise de la moto) de manière à bien piloter “tête haute”. Il est étanche, amovible, et l’application possède des spécificités adaptées aux motards (ex. trajets à virolos)…

** lire à propos des sauts de bestiaux non désirés mon récit réjouis “Blogy mary” ici : https://jmponcet.fr/recits/ (scrollez c’est le 5ème texte en bas)
“C’est une histoire de 100 ! Sang pour sang (sauté) santé, comme dit la sécu.,
(Sans cendriers) Cent sangliers sont censés sauter dans le Sancy (derrière la Mairie)”…

*** lire encore à ce propos mon récit réjouis “Le con et le plexe” ici : https://jmponcet.fr/recits/ (scrollez c’est le 7ème texte en bas)

**** lire à propos du salut motard ma CT 251 ici : https://jmponcet.fr/blog/motard-mon-gaillard/

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