Chronique Terrienne n° 270 Si je suis né “cette année là” (pour reprendre une analogie musicale), 24 ans plus tard, l’an de grâce mille-neuf-cent-quatre-vingt-six marque d’une pierre blanche ma destinée.* Il est des dates dont on ne peut que se souvenir ; elle nous laissent des images et des ressentis, même année après année. Qu’avez-vous fait, donc, cette année là (là, je parle de 1986) ? Avez-vous un souvenir précis ou c’est plutôt flou dans votre esprit ? Peut-être n’étiez-vous pas encore nés ? Même dans ce dernier cas de figure, je suis un peu près certain que chacun d’entre vous se souvient (ou connaît), une des chansons suivantes. Leur point commun ? Elles sont toutes sorties en 1986 :

On est parti… en “Voyage, voyage”, “Et tu danses avec lui”, “L’amour à la plage”, “Juste une illusion”, “Tchiki Boum”, “Embrasse-moi idiot”, “La chanson des Restos”, “Eve lève-toi”, “Le jour s’est levé”, “Ouragan”, “Capitaine abandonné”, “The Captain of Her Heart”, “Rien que pour toi”, “Part-Time Lover”, “Take on Me”, “When Your Heart Is Weak”, “Je te donne”, “L’Aziza”, “Libertine”, “T’en vas pas”, (I’ll Never Be) “Maria Magdalena”, “Venus”, “Take my breath away”, “Les bêtises”, “En rouge et noir”, “Les démons de minuit”, “Tes yeux noirs”, “Papa chanteur”, “Don’t leave me this way”, “Papa don’t preach”, “A kind of magic”, “Quelque chose de Tennessee”, “Say you, say me”, “Les brunes comptent pas pour des prunes”, “West end girls”, “The final countdown”, et le sublime : “Sauver l’amour”

Que des tubes… imprimés dans notre mémoire collective ! Certains passent encore en radio (et pas que sur “Radio Nostalgie”), ni dans les spectacles de “vieux chanteurs” (dont un film de cinéma avait été tiré d’ailleurs).

C’est fou cette résonnance des années 80 dans notre siècle ; encore aujourd’hui, quatre décennies plus tard. Pour moi, c’était l’époque de mes vingt ans et je me souviens de ce vent de liberté qui souffla soudain avec les radios FM (qu’on appelait les “radios libres”), de toutes ces musiques qui nous ont fait danser, à l’âge où l’on sort en “boîte”, et évidemment de ces groupes de rock que j’ai adoré (Pink Floyd, Dire Straits, Toto, Scorpions… pour ne citer qu’eux).

On n’a pas vraiment les mêmes goûts musicaux avec ma blonde (je l’ai déjà évoqué dans ma Chronique précédente), mais c’est beau d’avoir des souvenirs aussi lointains ensemble maintenant.

A l’heure (de mon âge) où plus personne ne me parle de “son mari” (au mieux -si elles l’évoquent- il est “le compagnon”), mais où on recherche quand même à nouveau la force du symbole partout, avoir bâti un couple aimant et durable* bio et insatiable me fait passer pour un dino ! En ces temps de “recyclage”, va t-on sortir du “tout jetable” ? “Le plastique, c’est fantastique” me disait encore récemment un copain du lycée qui travaille dans la filière. Pourtant, lui, est marié depuis aussi longtemps que nous (qui plus est à une amie de notre classe). Quand quelques uns y parviennent aujourd’hui, beaucoup s’en affranchissent.

“Le mariage, disait Nietzsche, c’est la volonté à deux de créer l’unique”. Pour sauver l’amour il convient donc de partager une vision commune et de savoir la transformer en projet de vie ; suffisamment structurant pour être un vrai rail et suffisamment souple pour être adaptable**. Car bien entendu, chaque stade de la vie apporte son lot de préoccupations (mais aussi ses joies et ses chansons).

Et si le CDD (le “Couple Développement Durable”) était bien l’ultime aventure de notre époque ?
J’ai pas la réponse, mais j’ai, je crois, mon idée sur la méthode. 😉 JMP

*Quatre-vingt six : l’année de notre mariage, soit 38 ans depuis peu (38 : notre département, l’Isère, le long de laquelle nous vivons)…

**surtout si on est entrepreneurs tous les deux.

En cadeau, trois poèmes ici-bas :

“Dans mon pantalon panthéon, y’a des chaussons chansons”

D’abord “Dire Straits” en soixante dix-sept,
Et puis un peu plus tard, “Pat Benatar”,
Mais Eagles et Supertramp, c’est sûr,
Pink Floyd et ZZ top, bien sûr,
Foreigner et Toto, rock FM à gogo,
Scorpions et The Corrs, champions,
Imagine Dragons après Téléphone,
Muse et Moby, London Grammar, Cats on trees…
Et puis évidemment je n’oublies pas ceux-là :
Goldman et Cabrel, Jean-Michel Jarre et M83,
Obispo, Berger, Sanson, Calogero,
Kyo, Souchon, Voulzy et Pagny,
David Hallyday, Gérard Manset°,
William Sheller, Natacha Saint-Pier,
Jeanne Mas, Patricia Kaas,
Axel Bauer, d’oublier j’en ai peur…

°lire ma CT précédente n°269

JMP (© 2024)

“Ma famille”

Elle et son énergie,
A deux, projet de vie,
Fille puis des jumeaux,
Un nid et trois moineaux,
Mieux que le choix du Roi,
En passant par Savoie.
Et le temps a coulé,
Mûrs, attentionnés,
Les voilà bien lancés,
Nos bébés, ma fierté.
Puis des petits-enfants
Depuis sont arrivés,
Alors au fil des ans,
Des souvenirs plus grands.

JMP (© 2024)

“Elle”

A Lille sur la Gran’place,
J’avais son profil de face,°
Et hop la Demoiselle,
Moi qui venait de Marseille,
Un regard, coup de foudre,
En faisant parler la poudre.

Mon cœur, lui, est aux cieux,
Derrière ses boucles blondes,
De très grands beaux yeux bleus,
Je suis sonné par le gong.

La femme de ma vie,
La mère de mes enfants,
Celle que j’ai choisie,
Notre chemin en dansant.

JMP (© 2024)

° réf. à “Presque” d’Alain Souchon (Album “Âmes fifties” – 2019)

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