Chronique Terrienne n° 247  “La musique est fondamentale, comme le beau, l’humour, la gentillesse” dit la chanteuse de 24 ans, Zaho de Sagazan. J’adhère (comme dit Coline PATTEX, née UHU) 😉

Elle lit Montaigne* qui comme elle, détestait les gens pédants, et fait preuve d’une grande maturité pour son âge face à la notoriété**. “Dans un an, après la tournée des Zéniths, je retournerai faire l’auxiliaire de vie, bénévole cette fois, pour ne pas perdre la boule. On passe sa vie à t’applaudir et à te remercier d’exister ; auxiliaire de vie en revanche, c’est à peu près l’opposé. C’est épuisant, tu es payé que dalle, personne ne t’applaudit. C’est une profession fabuleuse que j’ai faite de bon cœur.” (dans un EHPAD pour financer son premier album “La symphonie des éclairs”) Elle ajoute : Si je ne le fais pas, je risque de devenir quelqu’un que je n’ai pas envie d’être. Oui, retourner aux choses essentielles, comme donner de soi sans être applaudie, pour ne pas devenir con.”

Je suis littéralement ébahi par l’interview de cette jeune femme (que je ne connaissais que de nom), parue dans un magazine récent, à l’occasion des Victoires de la musique 2024. Elle, hyper-sensible et jumelle, me touche. C’est chouette de voir des artistes de la nouvelle génération avec un tel état d’esprit !

Ah la musique et moi, c’est une vieille histoire. J’en écoute beaucoup ; ça vous le savez. Mais j’ai manqué de peu une carrière artistique ! Fan de Jean-Mi*** (notamment), ma première paie est passée dans un orgue électronique, intégralement. Un “Farfisa Matador AR” avec accompagnement rythmique et effet “Wha-Wha”, figurez-vous. Nous étions en 1978 : An 1.

Puis quelques années plus tard, j’ai positionné dessus un synthétiseur de recherche Roland SH-101. J’en sortais des sons de folie ! Avec un ampli VAP 20K “special keyboard”****, je faisais des bœufs d’anthologie avec mon cousin Lolo.

J’ai terminé ma brève carrière de compositeur-junior-solo par un synthé-guitare Yamaha SHS-10, qui me permettait de faire des déplacements aisés pour me produire devant 10 à 20 000 spectateurs (ébahis) avec Momo, mon ami, vrai guitar-hero (lui). Entre mes 15 et 30 ans, j’ai ainsi, en effet, souvent tâter du clavier : orgue/piano/synthé, mais je n’étais assurément vraiment pas doué. Des heures et des heures à travailler pour des succès très limités. C’est certain, je n’ai pas eu de soucis de notoriété 😉 Mais que de bons moments passés, en compagnie des partitions Paul Beuscher.

Oui la musique est fondamentale, comme le beau, l’humour, la gentillesse… Faire les choses avec le cœur, partager, ne pas trop se prendre au sérieux. Et si on est applaudi, garder les pieds sur terre.

Je n’avais pas encore lu “Les essais”*, alors j’ai beaucoup essayé ; mais à défaut de percer dans l’électro, j’ai ressassé de la variété. Y’avait aussi du Téléphone, du Supertramp et du Toto, mais mon tube à moi très mystérieux s’intitulait “Et si c’était toi ?” J’en ai même écrit une version en italien, c’était “classe” (expression des années 80 NDLR). C’était surtout câlin latin. J’ose vous livrer la fin du refrain : “Ho bisogno di una ragazza / Di te per la mia vita”

Svp, on ne riz pas**** 😉 JMP

 

* “Être heureux demande du travail et de l’intelligence” aurait dit Michel de Montaigne, pas Marion Montaigne (“Nos Mondes Perdus” sorti fin 2023)
** La notoriété : “‘amour de l’autre qui ne te connait pas” dit-elle.
*** Jean-Mi(chel Jarre) bien sûr ; je venais de découvrir “Oxygène” : ébahi que j’étais 😉
**** “Made in Tokyo” l’ampli, il venait d’Asie j’vous dis (le pays du riz) 😉

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