Chronique Terrienne n° 242  “Trop loin à l’est, c’est l’ouest” aurait dit Lao-Tseu. Ainsi pour ne pas trop faire la queue, je ne me suis jamais trop aventuré à l’est (contrairement à l’ouest, où je suis allé souvent en passant directement par l’ouest, oui c’est plus pratique, et pendant longtemps c’était même plus démocratique-) !
A l’est, je n’ai en fait jamais voyagé au-delà de l’Italie. Rien que l’Italie dirais-je, mais toute l’Italie, de Verona à Taormina (en passant par Pisa, souvent -Pourquoi ? Pourquoi pas ! J’ai un “penchant” pour cette bourgade, près de Carrare). Par les terres et par la mer. Je suis allé “in Italia” près d’une trentaine de fois.

Et s’il est une ville Qi mets propre qui m’est proche, c’est Torino (la cité aux beaux châteaux). Pas à cause de Patoche Platini qui a joué à la Juventus, et dans sa carrière de footballeur, ce n’était pas une victoire à la Pyrrhus. Moi JeanMi, comme Michel, j’adore me taper la cloche on a les mêmes valeurs : antipasti, pizza, pasta, parmesan, risotto, mozzarella e gelati… “Me piace molto l’Italia” disais-je souvent à Maria-Teresa*.

Alors de temps en temps, mon ami Mario me prend. Dans son Duster (son énième 4×4 qui franchit les rivières) il me fait passer la Frontière. Lui qui vit dans l’arrière pays, été comme hiver, dans ces contrées de cocagne dont il a le virus, il est mon Flavius pour passer les montagnes.
A Torino, il a son réseau ; mon ami était Avvocato. Récemment, il m’a fait découvrir des Palais Royaux**.

Ainsi au petit matin, nous partîmes ensemble pour Turin. Ces virées me font du bien en territoire Italien. Nos “cousins chantant” sont souvent si charmants. Mario parle bien, avec ses mains. Son langage n’est pas vilain, tout à l’instinct. Comme sa navigation dans Turin, la bonne orientation ne fait pas le pèlerin !
Mais ce frère fidèle que je côtoie depuis des décennies est aussi musicien. Guitariste épicurien, le violoncelle il étudie, et même l’accordéon diatonique ; il joue toutes les partitions, toutes les musiques. Avec son van, régulièrement il part au loin. Un entraînement, c’est une marotte, ou un stage de composition dans un coin et il revient, avec son camion, des anecdotes et des refrains.

Mais depuis quelques années, il est surtout au service de ses administrés ; de l’urbanisme au patrimoine, il fourmille d’idées. Faciliter le tourisme, gérer des relations non partisanes et surtout la communication. Pendant que Maintenon maintenant sa douce épouse écrit, lui il régit. Elle est d’ici, lui d’adoption, mais c’est quand même sa patrie, cette station. “Né dans l’Ain, passé dans l’autre, apprécié de chacun, devenant un de nos apôtres” aurait dit Madame (revenant d’un voyage au Nicaragua en passant par Manhattan et l’Himalaya***, le jet lag de cette balade y est pour beaucoup mais cette citation vaut le coup).

J’aime ramper passer un ou deux jours de temps en temps dans leur chalet. On s’y dépayse, on s’y détend ; le village a beaucoup d’attrait. On y remonte les pentes, on y remonte le temps aussi. Presque seulement d’humour et d’Oé, près de son église et de son musée, on y vit comme en Bolivie (c’est pour ça qu’on y va).

Ils auraient peut-être même trouvé le “chemin du petit bonheur”; je sais que Mario y a payé son écot.
Sachez, foi de randonneur, que même en kimono le sommeil, il le pulvérise. Le traditionnel, il le modernise ; lui le moine-soldat de l’aïkido, qui s’envole souvent au pays du soleil levant. Il fait trop chaud dans son sauna, mais je ne lui connais qu’un seul défaut : alors que, tout l’été là haut avec sa Lola, il crapahute dans la poussière les alpages ; il ne mange aucun fromage !
“Qui rit le lundi, babibelle le vendredi.” C’est Lao-Tseu qui l’a dit (ou Laurel et Hardy)   😉  JMP

* Que de gratitude vis à vis de cette collègue de Turin, quand je voyageais souvent en Italie au début de ma carrière, toujours souriante et soutenante.

** En ville et autour de Turin une couronne de palais et résidences royales inscrites au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO. La Maison de Savoie, c’est un millénaire de dynastie (de Humberto I à Humberto II -la bizarrerie !-) En 1580, les Savoie régentaient un territoire comprenant Genève, Lyon, Chambéry, Turin, Nice…

Reggia di Venaria ici

www.museireali.beniculturali.it 

www.coopculture.it

*** Madame aime les voyages au long cours, les destinations sauvages et les vautours (mais Madame n’aime pas le boucan)  😉

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