Chronique Terrienne n° 207 “Pour sentir les odeurs de la nature ou pour circuler au grand air, je pense que c’est au guidon d’une moto qu’il aurait sillonné nos routes humaines. Au lieu d’être enfermé dans une voiture comme dans une cabine isolante, Il aurait certainement aimé ce rapport plus direct avec tout ce qui nous entoure. Il se serait amusé, aussi, des saluts que s’échangent les motards qui se croisent, alors que les automobilistes circulent souvent dans l’indifférence mutuelle, voire dans l’hostilité.
Mais cette préférence aurait sans doute reposé sur une autre raison encore, plus existentielle et plus décisive pour chacun d’entre nous. Campée sur 4 roues, la voiture est stable par elle-même. Reposant sur deux roues seulement, la moto est instable à l’arrêt. Il existe bien désormais quelques systèmes électroniques parvenant à la maintenir debout, mais d’ordinaire, une moto est instable tant qu’elle ne roule pas. Cette instabilité la rend cependant davantage maniable et joueuse dès qu’elle est lancée sur la route.
La moto n’est-elle alors pas une image de la vie humaine ? Instable et lourde quand elle est immobile, c’est en bougeant qu’elle devient maniable et joyeuse. Elle peut alors emprunter des passages étroits et s’incliner sans chavirer dans les virages… une vie humaine à chevaucher comme une belle moto bien pilotée.
Pourtant, la tentation est grande de préférer l’immobilisme au mouvement. On pense que c’est plus confortable, qu’il y a moins de risque. On voit la vie idéale comme une voiture bien campée sur ses 4 roues, stable en elle-même : une solidité dans l’immobilisme. Mais ça, c’est la vocation des cailloux, pas des êtres humains.
Il nous a montré qu’il n’y a pour nous de vie qu’en mouvement et de stabilité que dans le déséquilibre permanent de se savoir en route. Si nous L’approchons ou si nous Le laissons-nous approcher, il nous sort toujours de l’immobilisme pour nous mettre en mouvement, transformant nos instabilités en puissance de vie.
Aimer l’instabilité de la vie comme un appel au mouvement et soigner l’amour comme moteur de l’existence…”
Avec la Bénédiction de mon FRERE Ludovic, auteur de ce texte. JMP
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