Chronique Terrienne n° 226 Rencontrez-vous parfois ou plus régulièrement des personnes “fermées” ? Leur manque d’ouverture “saute vite aux yeux”, comme si elles avaient des œillères (accessoire permettant aux chevaux d’être “focus” sur le chemin tout doit devant eux). Je suis le lien que je tisse avec les autres et l’ouverture d’esprit est le grand multiplicateur des relations humaines. “Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière” écrivait Victor Hugo. Encore faut-il faire, tant soit peu, preuve de curiosité. “L’homme est ce qu’il fait” affirmait André Malraux. Un peu de courage est aussi nécessaire pour sortir de sa “zone de confort”, qui sécurise*.
L’ignorance n’est pas le vrai problème, la cécité volontaire, le voilà le vrai problème ! Et ce qui me déplais c’est qu’on juge et on critique alors que l’on méconnait souvent totalement le sujet. On ne prend surtout pas le temps d’explorer la question, de se renseigner de sources variées, avant d’énoncer haut et fort son avis (vous devez même parfois tomber, comme moi, sur des personnes qui ont un avis sur tout !)
Chacun construit sa réalité** (au gré de ses biais cognitifs d’ailleurs). Au XXIème siècle, certains ne semblent encore pas le savoir. Ils ont pourtant fait des études, ils sont “intelligents”. Mais sur certains sujets, ils sont “bornés”.
Osons parler de ce qui fait mal de manière paisible et respectueuse d’autrui. Cela nous aidera à repérer quels sont les véritables enjeux. Plutôt que de sur-réagir en fonction de nos émotions (souvent nos peurs), au risque de se situer rapidement dans les extrêmes (qui sont forcément dangereux), prenons le recul nécessaire à l’analyse de la complexité du sujet. Faisons preuve d’honnêteté intellectuelle en cherchant les faits derrières les opinions. Accueillons nos émotions, elles nous parlent de nos besoins à chacun (un peu d’introspection fait gagner en maturité). Tout est devenu complexe dans notre monde d’aujourd’hui. Entre le blanc et le noir, il existe toute une nuance de gris. “Il est aussi noble de tendre à l’équilibre qu’à la perfection ; car c’est une perfection de garder l’équilibre” disait Jean Grenier.
Nous pourrions encore parler de paresse, d’entêtement mais aussi de préjugés et de fragilités, mais je voudrais terminer cette chronique en citant à nouveau Rabbi Nahman de Breslev : “Si demain tu n’étais pas meilleur qu’aujourd’hui, alors à quoi te servira demain ?” Un appel à la bonification qui me semble être notre vocation, qui que nous soyons. Celle-ci passe forcément par l’écoute active, le dialogue sincère, l’argumentation structurée etc…
Enfermé dans ma tour, je crois que je vois et que je ne risque rien. Enfermé dans ma tour, je me sens surtout protégé. Je ne vis pourtant pas au moyen-âge ! Quel instinct “primitif” est encore à l’œuvre dans le cœur de l’homme “dit moderne”, qui se retrouve finalement violent envers les autres*** et le pauvre geôlier de lui-même. JMP
* pour certains, privés de leurs protections idéologiques, le face à face authentique semble impossible : obligés de regarder leur trajectoire en face, ils vacillent.
** un exemple, ma définition d’une sardine : “petit poisson sans tête qui vit dans l’huile”. Ceci est Ma réalité. Est-ce la vôtre ? 😉
*** Comme disait Einstein : “si votre esprit n’est pas ouvert, gardez votre bouche fermée !”