Chronique Terrienne n° 227 Avez-vous vu le nouveau magazine “Les Déviations”. Moi qui lis beaucoup la presse, je ne pouvais que m’arrêter devant la formule suivante : “Changer de vie, changer la vie”. Revenant d’un road-trip moto en solo de 4 jours qui m’a emmené en Haut-Doubs à travers notamment la Bresse et le Jura, j’en ai pris des déviations en cette période propices aux travaux routiers en tout genre.
Le numéro 2 de ce magazine (mai, juin, juillet 2023) en kiosque, titre : “Bullshit jobs, burn-out, changement de vie… Et si on retravaillait de nos mains ?” Dos carré-collé, papier glacé, maquette stylée, police élégante, siège dans le 18ème… on comprend que cette révolution du travail de ces dernières années n’a atteint le microcosme parisien d’où semble être issue cette publication que très récemment. * J’ai toujours été fasciné par la surproduction magazine française. Prenez le temps d’examiner un rayon dans une maison de la presse ou un supermarché : plusieurs centaines de publications périodiques ! Des titres à veux tu en voilà, tous spécialisés comme personne, ou bien alors à la thématique transverse, comme celui dont je vous parle aujourd’hui. Beaucoup dans ce genre, on fait long feu. En effet, “être dans le vent, ne peut être qu’une ambition de feuille morte.” 😉
Les reconversions professionnelles, une partie de ma vie à moi mais aussi d’accompagnant durant ces 15 dernières années. “C’est pas un cygne de rivière, c’est un cygne d’étang”** comme le chantait Francis ! Que les métiers manuels soient revalorisés car porteurs de valeurs plus authentiques et surtout parce que nombreux à pourvoir n’a rien d’étonnant. Une série de portraits et témoignages se succèdent donc au fil des 120 pages : Gabrielle cadre sup devenue sage-femme, Nathalie qui passe de contrôleur de gestion à mécanicienne, Didier qui revient au pays après une carrière de marin, Philippe “stratège qui sait lire le cœur des gens” redresse une ETI, Nicolas qui passe de la forêt à l’industrie, Amélie qui fabrique des savons, Zoé de la tapisserie d’art etc… Et le Directeur de la Rédaction “d’éditoriser” : “Les changements de vie sont des processus complexes”. Il se nomme Laurent Moisson et a même créé “le Club du changement de vie” (sic) pour moissonner libérer la parole autour du changement de vie.
Et dans ces pages, toujours cette soi-disant nouvelle “quête de sens” dont je ne vois pas pourquoi elle n’était pas présente les décennies d’avant ? Perso, je l’ai toujours eu, pas vous ? J’aime bien dire après un burn-out “Qui n’entend qu’une cloche, n’amasse pas mousse.” Le nombre de baby-coaches que j’ai vu arriver depuis 10 ans en cherchant du sens dans leur vie après un seul “bug” professionnel (et donc un échantillon plutôt modeste sur eux pour prétendre aider les autres) est très important. Je vais ainsi vous laissez méditer les deux phrases suivantes : “Lourd sera le parpaing de la réalité sur la tarte aux fraises de nos illusions” et (pour la route) une définition du vainqueur : “personne souvent chanceuse qui peut faire penser que le vainqueur a du cul et que le vaincu a du cœur.”
Alors, on prend la déviation ? MAKE YOUR LIFE A RIDE ! JMP Le Coach Motard©
*Lire mes anciennes Chroniques Terriennes, not. sur Matthew Crawford, le philosophe-mécanicien qui publiait déjà en 2009 “Eloge du carburateur” : http://accelerateur-de-croissance.blogspot.com/2017/01/contact.html
**Francis CABREL, “Le cygne blanc” (Des roses et des orties – 2008)
https://lesdeviations.fr/ (…avec une liste de coaches bien fournie !)